Le diagnostic de performance énergétique (DPE) bouleverse le marché immobilier français, créant un fossé entre Paris et le reste du pays. L’étude « Quelles sont les villes championnes des passoires thermiques ? » révèle que la capitale concentre 29,3% des biens classés F ou G, soit plus du double de la moyenne nationale.
Cette situation entraîne une chute des prix à Paris (-0,4%) bien moins importante que dans d’autres villes comme Lille (-9,0%), Metz (-6,0%) et Toulouse (-5,4%). L’avenir du marché immobilier français face à ce critère d’achat devenu incontournable s’annonce incertain, avec des disparités régionales qui risquent de s’accentuer.
Décote des passoires thermiques : un phénomène national
Un écart de prix significatif : le poids de la performance énergétique
L’étude « Quelles sont les villes championnes des passoires thermiques ? » met en lumière un phénomène national : les passoires thermiques accusent un retard de prix conséquent par rapport aux logements verts. Pour un appartement classé F ou G, le prix attendu est en moyenne 18,4% inférieur à celui d’un bien similaire classé A ou B. Pour les maisons, la différence est encore plus marquée, avec une décote de 33,9%. Ces chiffres illustrent l’importance croissante de la performance énergétique dans les décisions d’achat immobilier. Les acheteurs sont désormais prêts à payer plus cher pour des biens plus économes en énergie, soucieux de leur impact environnemental et de leurs futures factures.
Paris : championne des passoires thermiques, mais prix soutenus
Paris, avec 29,3% de biens immobiliers classés F ou G, est la ville française qui concentre le plus de passoires thermiques. Cette situation s’explique par un parc immobilier ancien et énergivore, avec 49% des logements construits avant 1948 et seulement 3% après 2006, ainsi qu’une réglementation énergétique moins contraignante par le passé.
La décote des prix des passoires thermiques à Paris est de 0,4% sur le premier trimestre 2024, un chiffre bien en deçà de la moyenne nationale (-18,4% pour les appartements et -33,9% pour les maisons). Cette résistance relative des prix s’explique par la forte demande immobilière dans la capitale et l’offre limitée de biens.
Différences régionales : Paris et le reste de la France
Baisse des prix des passoires thermiques : disparités entre Paris et province
D’autres villes françaises enregistrent des baisses de prix plus importantes pour les passoires thermiques. C’est le cas de Lille, où les biens classés F ou G ont vu leur prix chuter de 9,0% sur le premier trimestre 2024. Metz (-6,0%) et Toulouse (-5,4%) suivent également cette tendance. Ces baisses de prix plus marquées s’expliquent par une offre plus importante de biens immobiliers et une demande moins forte que dans la capitale.
Voici le top 5 des villes avec le plus de passoires énergétiques :
- Paris : 29.3% de DPE F-G
- Le Havre : 22.3% de DPE F-G
- Montreuil : 21.5% de DPE F-G
- Boulogne-Billancourt : 19.6% de DPE F-G
- Argenteuil : 19.5% de DPE F-G
L’impact du DPE sur les prix est plus marqué en dehors de Paris
L’impact du DPE sur les prix immobiliers est plus marqué en dehors de Paris en raison d’une répartition plus homogène des biens par classe énergétique. Dans la capitale, la concentration élevée de passoires thermiques tend à lisser les écarts de prix entre les différentes classes énergétiques. En revanche, dans les villes où les biens sont mieux répartis par performance énergétique, l’effet du DPE est plus direct et entraîne des baisses de prix plus importantes pour les passoires thermiques.
Voici le top 5 des villes avec le plus de DPE A-B :
- Aix-en-provence : 21.8% de DPE A-B
- Montpellier : 19.9% de DPE A-B
- Nmes : 15.3% de DPE A-B
- Marseille : 14.8% de DPE A-B
- Perpignan : 14.7% de DPE A-B
Ralentissement de l'offre de biens neufs et augmentation des biens classés E
Diminution de la mise en vente de biens neufs
La mise en vente de biens neufs a connu un ralentissement au cours du premier trimestre 2024. Cette tendance s’explique par plusieurs facteurs, dont l’augmentation des coûts de construction et les nouvelles exigences en matière de performance énergétique. Les constructeurs, confrontés à des marges réduites et à des contraintes techniques plus importantes, sont plus prudents dans leurs projets de nouvelles constructions.
Augmentation du nombre de biens classés E
Face au durcissement des réglementations énergétiques, certains propriétaires anticipent les futures exigences en mettant en vente leur bien classé E. Ces biens, qui étaient considérés comme acceptables il y a quelques années, pourraient devenir difficiles à vendre à l’avenir si les seuils de performance énergétique se durcissent encore.
Conclusion
Que vous soyez acheteur ou vendeur, le DPE est un élément crucial à prendre en compte. Pour les acheteurs, il permet d’évaluer la performance énergétique d’un bien et de faire un choix éclairé, en tenant compte des futures factures d’énergie et de l’impact environnemental. Pour les vendeurs, le DPE est un atout indispensable pour valoriser leur bien sur un marché de plus en plus sélectif. Réaliser des travaux de rénovation énergétique peut s’avérer nécessaire pour améliorer la classe énergétique du bien et limiter la décote.