Crowdfunding : le placement immobilier à suivre

Les résultats du crowdfunding immobilier, déjà records en 2017, sont en passe de se faire détrôner par une année 2018 particulièrement riche en collectes et remboursements.

Hier outsider sur le marché du placement immobilier, le crowdfunding n’a de cesse de se développer et connait aujourd’hui une croissance exponentielle. En effet, les chiffres parlent : 62 millions d’euros collectés en six mois, toutes plateformes confondues, à destination de 126 projets. Soit une augmentation de 72 % par rapport à 2017, où 36 millions d’euros avaient été réunis pour financer 85 projets.

Eclairage sur la situation actuelle, guidé par l’expert Maxime Laureyssens, fondateur et Président de Find & Fund, plateforme de crowdfunding immobilier.

Des collectes de plus en plus fournies

Le succès du financement participatif s’exprime aussi par la hausse significative des montants investis par les particuliers dans chaque projet. Cette croissance équivaut à une progression de 20 % lorsque l’on compare les premiers trimestres de cette année et de l’an passé. L’attrait des investisseurs pour ce type de placement, incite les plateformes à proposer des projets toujours plus nombreux et plus ambitieux.

 « Il est vrai que le crowdfunding immobilier s’est largement démocratisé en l’espace de très peu de temps. Réservé aux initiés il y a quelques années voire mois, il est aujourd’hui connu du grand public. En cause, l’attractivité des rendements proposés en comparaison de l’épargne traditionnelle, généralement plébiscitée par les banques. Dans ce cadre-là, les plateformes de crowdfunding jouent un rôle extrêmement important dans la sensibilisation de tous les épargnants aux risques liés à ce type d’investissement. En moyenne, un livret A générera en 15 ans ce qu’un investissement en crowdfunding immobilier produira en 18 mois. Cet écart notoire induit nécessairement des contreparties.

Il est essentiel d’investir sur une plateforme agréée par l’AMF. Beaucoup exercent sans cet agrément. Les investisseurs doivent en outre avoir pleinement conscience des risques principaux liés à ce type de placement ; à savoir, la fiabilité des promoteurs -souvent de petites tailles-, celle des intervenants sur les chantiers, et les aléas du rythme de la commercialisation.

La dernière collecte lancée sur notre plateforme, Find & Fund, a connu un succès incroyable puisque plus de 95% du projet avait déjà été commercialisé. Nos investisseurs ont choisi un bien acquis par Botero auprès de Bouygues Immobilier. Financer une opération pensée, construite et pilotée par des acteurs reconnus du marché de l’immobilier les a beaucoup rassurés. »

Maxime Laureyssens, fondateur et Président de Find & Fund.


Les Français, conquis par la pierre

Si le succès du crowdfunding immobilier a de quoi surprendre, plusieurs raisons l’expliquent néanmoins. En effet, les Français demeurent toujours attachés à la valeur immobilière, comme investissement sûr et pérenne. En outre, la rémunération afférente à ce type de produit ; 9,7 % de rendement annuel en moyenne, a de quoi séduire. Son accessibilité, à partir de 1 000 euros offre également un avantage de taille. Autre atout non négligeable, son délai d’engagement requis ; entre 18 et 24 mois, permet d’envisager un retour sur investissement rapide. Enfin, argument convaincant d’un point de vue fiscal ; ce placement donne accès au prélèvement forfaitaire unique, d’un taux de 30 % seulement (flat tax). Cet avantage a été mis en place par le Gouvernement dans l’objectif d’inciter les contribuables à investir dans l’économie réelle.

Des projets à destinations multiples

Les plateformes d’investissement participatif proposent une offre diversifiée. Ainsi, au sein des 126 projets montés durant le premier semestre 2018, la répartition était la suivante : 57 % dédiés aux logements résidentiels, 14 % à destination des marchands de biens, 10 % voués à des projets d’aménagement, 8 % en faveur des commerces, 5 % consacrés aux projets hôteliers et enfin 5 % vers des investissements divers, dont de la logistique et des bureaux.

Cette multiplicité de choix attire les investisseurs, désireux d’opter pour un placement en accord avec leurs valeurs et leurs projets personnels.

Une législation particulièrement favorable

L’avenir du crowdfunding immobilier s’annonce sous les meilleurs auspices. En effet, le Gouvernement a choisi de soutenir le dispositif via la loi Pacte. Cette dernière prévoit d’augmenter le plafond de collecte autorisé par projet, de 2,5 millions à 8 millions d’euros. Elle sera discutée à l’Assemblée Nationale avant sa mise en application.

Maxime Laureyssens nous livre son analyse concernant la conjoncture et les prévisions pour cette fin d’année :

« Le rythme des projets financés à travers le crowdfunding est en constante augmentation. En France, ce marché n’en est encore qu’à ses balbutiements…

Sur le volume global des opérations de promotion ou de marchand de biens, la proportion de projets financés par des plateformes reste très faible. Cette dernière augmente néanmoins, peu à peu, comme le prouvent les changements de comportement de certaines banques. Il y a quelques mois, nombre d’entre elles refusaient de financer les porteurs de projet dont une partie des fonds propres étaient apportés par une collecte participative. Aujourd’hui, elles ont quasiment toutes intégré ce nouveau mode de fonctionnement.

Le crowdfunding est un sujet d’avenir, soutenu par les nouvelles législations. Nul doute que cela constitue un des sujets majeurs de demain. »