C’est en tout cas ce que recommande le Haut Comité de Stabilité Financière (HCSF) auprès des établissements bancaires.
L’inquiétude des autorités financières
Le HCSF – représenté par le Ministère de l’économie et la Banque de France – a récemment fait part de ses préoccupations. Dans son viseur, les largesses permises par les banques sur les crédits immobiliers accordés aux ménages et leur endettement qui en découle.
Il faut dire que le marché immobilier actuel propose des taux d’intérêts historiquement bas. Le taux moyen constaté par l’Observatoire Crédit Logement / CSA était d’ailleurs de 1,12 % sur le mois de novembre 2019.
Résultat des courses : les Français – attirés par les taux attractifs – profitent de la conjoncture pour contracter un crédit et réaliser un investissement immobilier.
Un marché de l’immobilier en plein développement
C’est un marché de l’immobilier boosté par ces conditions d’emprunt avantageuses, qui se développe aujourd’hui à vitesse grand V. Deux statistiques majeures viennent étayer cette tendance :
- 1 milliard d’euros : soit la somme totale des crédits immobiliers contractés en France. Cette barre a été franchie en 2018.
- 1 million d’euros : soit le nombre d’opérations conclues sur des logements anciens. Ce seuil a été atteint en 2019.
Source : lepoint.fr
Dans son rapport du 17 octobre 2019, le HCSF fait état d’une constante augmentation du nombre de crédits à l’habitat délivrés depuis 4 ans :
Croissance annuelle depuis janvier 2015 | Croissance annuelle depuis juin 2017 |
---|---|
2.6 % | 6 % |
La hausse des prix de l’immobilier est aussi une conséquence de ce dynamisme ambiant. Les prix dans l’ancien sont par exemple en hausse de 9 % depuis le 1er trimestre 2015.
Des durées de crédit à encadrer
Si le rapport juge ces évolutions « cohérentes » par rapport à la baisse des taux, il note en revanche une « augmentation des pratiques a priori les plus risquées » avec une hausse des taux d’efforts au-dessus de 35 %.
Les autorités financières se refusent pourtant à toute forme d’alarmisme. Si elles ne doutent pas de la capacité des Français à rembourser leurs emprunts, elles s’inquiètent toutefois des effets du développement du marché sur la consommation des ménages.
Avec des durées de recouvrement qui ont tendance à s’allonger, le HCSF s’attaque aux crédits supérieurs à 25 ans et souhaite les supprimer. L’objectif est de mieux contrôler l’endettement des ménages afin de ne pas impacter leur pouvoir d’achat.